Jean louis ABT - Architecte DPLG
2 Bis rue de Brabant 25000 BESANCON
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Gilles BERHAULT Président d’ACIDD
Nous avons besoin d’être ambitieux par rapport au climat et aux défis qui lui sont liés : les enjeux économiques, la société de la connaissance et le développement durable. Une fois de plus, le Parlement est un lieu symbolique car il est le lieu de la co-construction. C’est la démarche dans laquelle nous nous situons. En effet, ACIDD et ses différents partenaires mènent divers travaux et recherches et nous devons, chercheurs, entreprises privées, collectivités, permettre une fertilisation croisée sur ces sujets. Nous ne pouvons pas nous arrêter sur la certitude qu’il faut plus de numérique. En effet, la démographie galopante rend complexes ces sujets, car la ville concentre tous les problèmes et toutes les solutions. Au Maroc par exemple, la construction de vingt villes nouvelles a entraîné dans son sillage ce genre de réflexions. Ces journées d’échange et de travail doivent nous permettre de dégager des propositions qui définiront notre vision.Jean-Louis ABT Cabinet d’architectes de Besançon
La réflexion sur la création des villes nouvelles et leurs extensions permet de penser la ville d’une autre manière, en hiérarchisant les espaces. Il s’agit de penser les constructions en hauteur, plutôt que dans l’étalement ; cela permet par ailleurs de limiter les infrastructures lourdes telles que l’assainissement. Cette question est aussi l’occasion d’une réflexion sur la mixité – qu’elle soit sociale ou qu’elle concerne les activités – et sur les transports. En outre, la réflexion porte sur la création d’éco-centres, dans lesquels il serait possible de trouver une mutualisation des espaces, des outils, etc. Il faut aussi considérer que ces espaces seront évolutifs, car les besoins d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain ; pour l’heure, on ne construit que pour aujourd’hui. Ainsi, les bureaux d’aujourd’hui sont peut-être les cybercafés de demain. Pour finir, nous misons sur l’autonomie énergétique de ces interfaces et sur la création d’écosystèmes.
Qu’est-ce qu’un éco-centre par jl abt
Il est le centre du village d’antan. Il est le lieu de rencontres, autour duquel sont implantés des logements, des bureaux, des espaces de télétravail, des crèches à domicile, des lieux de livraison pour les courses commandées sur Internet… Cette construction, très haute et aérée, est entourée d’espaces verts. Pour produire l’énergie, des panneaux photovoltaïques sont installés sur les façades et l’eau de pluie est récupérée. Les réseaux souterrains sont organisés avec des tubes qui génèrent la ville en accueillant le transport, les réseaux informatiques, l’eau, l’électricité… Ce dispositif est évolutif ; il évite d’ouvrir la route pour installer la fibre optique comme c’est souvent le cas.
Ce type de construction a une influence sur le modèle urbain. En analysant les distances qu’une personne parcourt, nous prenons conscience que ces temps de transport doivent être réduits. Avec cette nouvelle configuration, il faut pouvoir vivre la ville à pied, avec des services situés à un maximum d’un kilomètre, c’est-à-dire à quinze minutes de marche. En conséquence de quoi, les pôles ne doivent pas être trop éloignés les uns des autres. Ainsi, la voiture reste à l’extérieur des villes, car elle n’a pas sa place dans la ville moderne. Les déplacements extra-urbains sont assurés par les transports classiques (voiture, train, avion), alors que les déplacements intra-urbains – dans les espaces publics intermédiaires entre les différents pôles – doivent favoriser les transports non motorisés et doux (marché, vélo, voiturettes électriques…). Quand on étudie la structure des villes, il est frappant de constater qu’il existe de nombreuses coupures urbaines. Il ne suffit pas d’une passerelle pour faire l’unité urbaine, il faut aussi que la ville soit adaptée aux usages.
L’Empire State Building peut, à certains égards, être l’une des références de ce type de construction. Même si cela n’a jamais eu lieu, il prévoyait que les passagers d’un dirigeable puissent atterrir sur le toit, situé au centre de New York. La Cité radieuse de Le Corbusier est un exemple de cette idée : ce grand village de 300 logements rassemble, tout en respectant l’échelle humaine, un ciné-club, une école et une crèche. Le quartier Vauban de Fribourg en Brisgau est exemplaire : il laisse les voitures à l’extérieur, mais il manque la dimension sociale constituée par les services (architecte, médecin…). Pour finir, BedZED est situé à l’extérieur de la ville, alors que les télécentres doivent être à l’intérieur de la ville.